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Lire pour lutter contre le sexisme et le racisme

Lire pour lutter contre le sexisme et le racisme

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L’essai de Jennifer Nash vous a plu ? Vous souhaitez en savoir plus sur le féminisme noir, les études noires, les études féminines ou sur l’intersectionnalité ?

Le féminisme noir n’est pas un sujet encore très étudié par les chercheurs et auteurs français. Lire des ouvrages connexes ou des auteurs anglosaxons s’avère nécessaire pour en savoir plus. C’est en lisant de manière assidue que l’on pourra se défaire de nos préjugés et imaginer un autre monde, plus juste et tolérant. La lecture est un des nombreux remèdes aux injustices relatives au genre, à l’ethnie ou à la « race ».

Titres féministes et antiracistes : Auteurs anglosaxons

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Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des ouvrages ou articles cités par Jennifer Nash, pour vous donner envie de creuser le sujet. Seules Kimberlé W. Crenshaw, Audre Lorde et Jasbir Puar ont vu leurs publications traduites en français.

  • Kimberlé W. Crenshaw, « Cartographies des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur », traduit de l’anglais par Oristelle Bonis, Cahiers du Genre, 2.39, 2005.
  • Kimberlé W. Crenshaw, « Démarginaliser l’intersection de la race et du sexe : une critique féministe noire du droit antidiscriminatoire, de la théorie féministe et des politiques de l’antiracisme », traduit de l’anglais par Sophie Beaulieu, relu par Isabelle Aubert, Magali Bessone, Droit et société, 2.108, 2021.
  • Sara Ahmed, On Being Included: Racism and Diversity in Institutional Life, Duke University Press, 2012.
  • Nikol G. Alexander-Floyd, « Disappearing Acts: Reclaiming Intersectionality in the Social Sciences in a Post–Black Feminist Era », Feminist Formations, 24.1, 2012.
  • Sirma Bilge, « Intersectionality Undone: Saving Intersectionality from Intersectionality Studies », Du Bois Review, 10.2, 2013.
  • Johnnella Butler, « Difficult Dialogues », Women’s Review of Books, 6.5, 1989.
  • Judith Butler, Undoing Gender, Routledge, 2004.
  • Anna Carastathis, « The Concept of Intersectionality in Feminist Theory », Philosophy Compass, 9.5, 2014.
  • Devon Carbado, « Colorblind Intersectionality », Signs, 38.4, 2013.
  • Patricia Hill Collins, Black Feminist Thought, 2nd ed., Routledge, 2000.
  • Patricia Hill Collins, « Learning from the Outsider Within: The Sociological Significance of Black Feminist Thought », Social Problems, 33.6, 1986, s14–s32.
  • Patricia Hill Collins, Sirma Bilge, « Intersectionality (Key Concepts) », Polity, 2016.
  • Combahee River Collective, « A Black Feminist Statement », in Gloria T. Hull, Patricia Bell Scott, Barbara Smith, All the Women Are White, All the Men Are Men, But Some of Us Are Brave: Black Women’s Studies, Feminist Press, 1982.
  • Brittney Cooper, « Intersectionality », in Lisa Disch and Mary Hawkesworth, The Oxford Handbook of Feminist Theory, Oxford University Press, 2016.
  • Brittney Cooper, « Love No Limit: Towards a Black Feminist Future (in Theory) », Black Scholar, 45.4, 2015.
  • Ann duCille, « The Occult of True Black Womanhood: Critical Demeanor and Black Feminist Studies », in Elizabeth Abel, Barbara Christian, Helen Moglen, Female Subjects in Black and White: Race, Psychoanalysis, Feminism, University of California Press, 1997.
  • Maria C. Gonzalez, « This Bridge Called NWSA », NWSA Journal, 14.1, 2002, p. 77.
  • Ange-Marie Hancock, Intersectionality: An Intellectual History, Oxford University Press, 2016.
  • Evelyn Brooks Higginbotham, « African American Women’s History and the Metalanguage of Race », Signs, 17.2, 1992.
  • June Jordan, « Poem about My Rights », in Jan Heller Levi, Sara Miles (dir.), Directed by Desire, Copper Canyon, 2007.
  • Deborah K. King, « Multiple Jeopardy, Multiple Consciousness: The Context of a Black Feminist Ideology », Signs, 14.1, 1988.
  • Audre Lorde, Burst of Light, Ixia Press, 2017.
  • Audre Lorde, Sister Outsider: Essays and Speeches, Berkeley: Crossing Press, 1984.
  • Sianne Ngai, Ugly Feelings, Harvard University Press, 2005.

Cette recommandation de lecture de l’essai de Ngai peut sembler très éloignée des questions de « race » et de genre. Jennifer Nash s’appuie sur l’approche de Ngai sur les « vilaines émotions » pour décortiquer les affects du féminisme noir. Prenons l’exemple de l’envie qui est la plupart du temps perçue comme une vilaine émotion, comme un vice. L’envie pourrait venir refléter les inégalités sociales et économiques d’une société. Le concept des « vilaines émotions » permet de mettre en regard nos émotions et les conditions socio-politiques dans lesquelles naissent ces émotions.

  • Jasbir Puar, « I Would Rather Be a Cyborg Than a Goddess: Intersectionality, Assemblage, and Affective Politics », European Institute for Progressive Cultural Politics, 3 mai 2016.
  • Christina Sharpe, In the Wake: On Blackness and Being, Duke University Press, 2016.
  • Barbara Smith, « Racism and Women’s Studies », Frontiers : A Journal of Women’s Studies, 5.1, 1980.
  • Hortense Spillers, Black, White, and in Color: Essays on American Literature and Culture, University of Chicago Press, 2003.
  • LaMonda Horton Stallings, Funk the Erotic: Transaesthetics and Black Sexual Culture, University of Illinois Press, 2016.
  • Patricia Williams, The Alchemy of Race and Rights, Harvard University Press, 1992.

 

Titres féministes et antiracistes : Auteurs francophones

Elsa_Dorlin_Lire contre le sexisme et le racismeIl existe quelques ouvrages et articles très intéressants sur les questions de race et l’intersectionnalité, écrits par des auteurs français ou francophones. Nous vous conseillons la lecture de ces quelques ouvrages accessibles gratuitement en ligne, disponibles en librairie ou réservables en bibliothèque. Certains titres prennent des positions antagonistes à celles de Jennifer Nash. 

  • Norman Ajari, Noirceur, Race, genre, classe et pessimisme dans la pensée africaine-américaine au XXIe siècle, Editions Divergences, 2022.
  • Isabelle Aubert, Magali Bessone, « Une réception francophone de la critical race theory est-elle possible ? », Droit et Société, 2021.
  • Sirma Bilge, Théorisations féministes de l’intersectionnalité, Diogène 2003.

 

Cet article explique de manière très synthétique et claire les contours de l’intersectionnalité en France. Cela permet de se familiariser avec les travaux des universitaires de Danièle Kergoat, Jules Falquet, Sarah Marouz, Christine Delphy ou encore Claudie Lesselier. Cet article présente les grands clivages français, sur le voile, les réunions non-mixtes et la prostitution.

Cet article s’appuie sur une étude de la question raciale durant la seconde vague du mouvement féministe. Il examine les facteurs de trouble entre les femmes blanches et noires du mouvement, les relations amoureuses ou sexuelles entre hommes noirs et femmes blanches.

Ce texte incontournable reste très souvent méconnu des étudiants français. Frantz Fanon analyse le sentiment de supériorité des Blancs sur les Noirs durant la période de colonisation.

Ce témoignage dénote dans cette liste de recommandation, car ce livre médiatisé en France vient précisément nourrir les guerres de l’intersectionnalité que Jennifer Nash dénonce. Pourtant, Rachel Khan se donne pour mission de réinventer les politiques de lutte contre les discriminations, elle prône l’art de la nuance et du dialogue, utilise les concepts d’intimité et de création (deux concepts que Jennifer Nash utilise également). Rachel Khan part de son propre vécu pour questionner les prétendus replis identitaires. Elle s’interroge avec une verve acide et joyeuse sur les néologismes tels que « racisés » ou « racé ». Mais elle ne s’appuie pas sur de récents travaux universitaires et documentés.

Cet essai développe le concept de l’afropolitanisme qui repense la place de l’Afrique dans le monde. Une très riche littérature sur la traite atlantique, les décolonisations et les luttes pour les droits civiques aux Etats-Unis permet à Achille Mbembe de questionner les politiques identitaires. Il explore le recours au concept de la race. Il rappelle que la race n’existe pas en tant que fait naturel physique, génétique ou anthropologique, tout en précisant qu’il ne s’agit pas non plus d’une construction fantasmatique.

Spécial Jeune public

Lutter contre le racisme commence dès le plus jeune âge.

  • Alexandre Messager, Les mots indispensables pour parler du racisme, Editions Syros, 2013.

De la Vénus hottentote à l’eugénisme, de la ségrégation raciale au Ku Klux Klan, ce livre explique d’où vient le racisme et comment il fonctionne. Cet abécédaire très ludique est facilement compréhensible pour les plus jeunes.

 

 

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