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Podcast Cordel #4 Zehra Doğan

Podcast Cordel #4 Zehra Doğan

Podcast Cordel Zehra Doğan - Van - Kurdistan

Cordel, le podcast consacré aux femmes de Lettres

Aujourd’hui, partons sur les traces de Zehra Doğan. Allez vous préparer un “çay” bien chaud et écoutons son histoire.

Qui est Zehra Doğan ?

Emprisonnée pendant presque 3 ans pour ses dessins, Zehra Doğan est une journaliste, militante et artiste kurde dont les écrits de prison constituent un témoignage crucial et émouvant.

Zehra Dogan est née en 1989, à Diyarbakir, la capitale culturelle des Kurdes.

En 2012, Zehra Dogan fonde la première agence d’information de femmes en Turquie du nom de Jinha.

Elle est l’une des premières journalistes à interviewer les femmes yézédies qui avaient échappé à Daesh.

Pourquoi est-elle emprisonnée ?

En juillet 2016, la journaliste est accusée de « propagande en faveur d’une entreprise terroriste » et elle est arrêtée pendant cinq mois. Relâchée, elle est de nouveau incarcérée de juin 2017 à février 2019. Des personnes sont torturées et forcées à faire de faux témoignages contre elle.

La journaliste reçoit de nombreux soutiens. En effet, le Pen Club International, le peintre chinois Ai Weiwei et l’artiste Banksy la soutiennent.

Un témoignage d’une force exceptionnelle pour défendre la liberté des femmes et des kurdes

Zehra Dogan n’est pas une prisonnière politique comme les autres. De ces 600 jours d’incarcération, Zehra Dogan va en faire deux ouvrages.

  • Nous aurons aussi de beaux jours, Ecrits de prison, éditions des femmes, 2019 : cette correspondance décrit les conditions d’incarcération entre tortures et maltraitances mais aussi la solidarité qui existe entre les co-détenues.
  • Prison n°5, éditions Delcourt, 2021 : Zehra Doğan réalise secrètement sa BD avec les moyens du bord (des grains de café, son sang menstruel, des feuilles de thé). Ce roman graphique ne parle seulement de son quotidien en prison. En effet, l’artiste revient aussi sur l’histoire de la lutte armée kurde, celle du PKK. Ses planches montrent les tortures commises dans les prisons turques.

Une héroïne malgré elle

La force de son témoignage tient à ce subtil équilibre entre son regard critique de journaliste sur les conditions d’incarcération et son regard de femme qui subit la violence qu’elle décrit. Elle évite de tomber dans le pathos, elle ne fait pas passer les résistantes pour des héroïnes. Elle parle de leur passé et de leur lutte en trouvant les mots justes. Son témoignage se nourrit de réflexions philosophiques et politiques, ce qui permet aux lecteurs de prendre la hauteur nécessaire pour voir la réalité en face. C’est pourquoi son style est aussi percutant et poignant.

Pourquoi appeler ce podcast Cordel ?

C’est une référence à la littérature de Cordel. Celle-ci se développe à partir des traditions narratives orales des populations amérindiennes et des Africains arrivés par la traite négrière. Au XIXe siècle, au Brésil, cette littérature de Cordel se matérialise par l’impression artisanale de fascicules de poésies populaires appelés « folhetos ». Ces petits livrets se vendaient sur les marchés, épinglés sur des rangées de ficelles ou de cordes. Ainsi, ce nom de podcast est un hommage à la littérature d’Amérique latine. Il s’avère que la collection « Périple » de la maison s’intéresse aux textes venus d’ailleurs, aux auteurs encore inconnus en France, et plus particulièrement aux écrivains d’Amérique latine.

 

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